dimanche 27 mai 2007

Espoir ?

Ma vie n’est pas un long fleuve tranquille
Elle est faite d’emmerdements
De coups de gueule et d’errements

Faut il s’en plaindre
Dois je en rire ou en pleurer
A quoi sert de geindre
Si ce n’est soi même se leurrer

La maladie, le décès
L’envie, les excès
Tout cela je l’ai eu
Et finalement je ne me suis pas tu

A quoi bon se taire, d’ailleurs
Cela me rendra-t-il la vie meilleure ?
M’épargnera-t-on l’accident ?
Mes ennemis m’auront-ils moins une dent ?

Faut il s’en plaindre
Dois je en rire ou en pleurer
A quoi sert de geindre
Si ce n’est soi même se leurrer

Je veux continuer à chanter, crier
Boire, manger quand ça me plait
Souffler, râler ou faire un ver
Car de tout cela je suis fier


23 mai 2007, dans le train

La légende des cinq tribus

Etant récemment en vacances dans le centre de la France, j’ai croisé la route d’un personnage un peu bizarre qui m’a conté une vieille légende bourguignonne. Je m’en vais vous la raconter ici.

Vers le milieu du premier siècle, une étrange réunion eu lieu dans une petite bourgade des environs de Catalaunum, l’actuelle Chalon sur Saône. Cinq tribus y aurait participé : Les Glanix, organisateurs de la rencontre par l’intermédiaire de Eupevix et Nellysia, son épouse, les Rhôdanos, les Carnavenix, les Ecolocarpex, qui se reconnaissaient aisément par leur cri de ralliement (BBOOOOUUUUHHHHH) et les Catfix, qui venaient de la Gaule Belgique. Ces tribus avaient la particularité de n’être rassemblées que très rarement et, de plus, partiellement. On ignore encore comment ils faisaient pour communiquer et se réunir. Certains disent qu’ils avaient un système de communication relativement évolué pour leur époque qui avait été mis au point et entretenu par un sorcier nommé Markkusox mais les chercheurs n’ont pas encore réussi à élucider ce mystère ni à décrypter les quelques messages qui nous sont parvenus. Ceux-ci parlent pêle-mêle de bouées, de calamars et de tridents. A croire que la région de Chalon était baignée par l’océan à l’époque…

Ces tribus étaient représentées par leur chef et quelques uns de leurs membres. Etaient présents Vellax, chef des Glanix, accompagné de Tanzillix, leur grand prêtre, Charlix, chef des Rhôdanos, Rochus pour les Catfix et, pour les Ecolocarpex, Manux, dont on ne sait s’il s’agit d’un ou deux personnages, deux orthographes différentes Manux G et GothManux laissent planer le doute. Seuls le chef des Carnavenix était absent ; ils étaient représentés, entre autres, par deux frères, Lilbobus et Filoux.

Ils s’étaient réunis pour la cérémonie annuelle du culte de Silurus, leur icône, leur fétiche que l’infâme préfet romain Bobus, qui officiait dans la région de Vagoritum (ville aujourd’hui détruite des environs de Laval), faisant pression auprès des administrations de Lutèce et, peut être, de Rome, voulait exterminer. Il faut rappeler ici que le symbole des premier chrétiens était un poisson ; sans doute voulait il combattre ceux-ci ?
Un autre infâme rodait dans les environs, un nommé Jansos. On ignore encore pourquoi, mais il avait tout fait pour que les autorités romaines interdisent ce rassemblement. Il était allé plaider cette cause auprès des légionnaires du camp romain le plus proche, Gendarmarium, sans succès, puis du chef du village où cela devait se faire. Celui-ci, un peu « frileux », peut être, ou apeuré par les menaces de Jansos, n’apporta qu’un soutien très modéré à cette réunion ; sans doute craignait il des débordements, mais les cinq tribus étaient visiblement constituées de gens aimant la vie, leur poisson et leurs congénères et ne créèrent aucun problème au gardien des terres où ils avaient installé leurs tentes.
Aucun lien entre Jansos et le préfet Bobus n’a pu être mis en évidence, pour l’instant, mais certains chercheurs pensent que le premier aurait été au service du second. Nous l’ignorons encore à notre époque…

Leur culte était relativement simple : ils essayaient de capturer leur fétiche, ce fameux Silurus, puis après une petite cérémonie appelée Nokhilus au cours de laquelle son portrait était gravé sur des petites tablettes en pierre (Nicéphore Niepce n’avait pas encore inventé la photographie), ils le remettaient à l’eau en le priant de revenir plus grand et plus fort l’année suivante. Cela préfigure un peu une mode en vogue auprès des pêcheurs à la mouche anglais du début du XXème siècle, le No kill et qui, par la suite, s’est répandue auprès d’autres disciples de Saint Pierre.

Tous ces officiants étaient obligés de rentrer au campement le soir car, allez savoir pourquoi, les lois romaines leur interdisaient de célébrer leur culte la nuit, chose dont rêvait la plupart et que réfutait Charlix, chef des Rhodanos. Il y eut d’ailleurs une discussion passionnée entre lui et Eupévix, qui était légaliste.

En dehors de ces cérémonies, leur quotidien était occupé par de longues palabres autour de festins constitués principalement de viandes cuites directement sur la braise et de nombreux tonneaux de vins de la région (la cervoise commençait à passer de mode). Un dénommé Micchelus, spécialiste des banquets à Lutèce, était venu spécialement pour leur apporter une grosse partie des victuailles et s’occupait à les rôtir pendant que les convives racontaient tous les détails des cérémonies qu’ils avaient pratiqué dans la journée.

Au total, près d’une centaine de Nokhilus ont été célébrés. On dit même qu’un dénommé Frispirix, membre de la tribu des Catfix, rendit grâce à un Silurus de près de 120 digitus (pouce romain), ce qui représente un peu plus de 2,2 mètres.

Finalement, après avoir célébré quatre jours durant le culte de Silurus, ils décidèrent de rentrer chez eux, qui vers l’Armorique, qui vers la Provinciae (l’actuelle Provence), d’autres en Belgique. Il parait qu’en se séparant, ils firent une prière commune afin de n’être plus pourchassés la nuit comme de vulgaires voleurs…




P.S. On m’informe qu’une réunion rappelant beaucoup celle-ci s’est déroulée dernièrement au confluent de la Saône et du Doubs…
Et si le culte de Silurus avait persisté et résisté au temps qui passe ?… Cela prouverait que l’infâme Bobus n’est pas parvenu à ses fins… et peut être qu’un jour, ils pourront pratiquer la nuit sans être traqués comme l’ont été, en leur temps, les adeptes d’un autre culte, le Carpix…

dimanche 13 mai 2007

Femme dans mon cœur

Ce soir je suis loin de toi,
Tu me manques, je voudrais me rapprocher de ton aura
De ton aura de femme moderne, de femme libre
Afin d’être un peu plus dépendant, un peu plus fébrile

Tu es la femme dans mon cœur
Tu es celle qui soulage ma douleur
Et même si les siècles nous séparaient
J’inventerai la machine qui nous rapprocherait

Je me sens quelquefois tellement petit
Devant ton corps qui donne la vie
Et face auquel tous mes muscles, toute mon audace
Fondent, s’effondrent, comme poudre dans une crevasse

Je voudrai ne plus jamais te quitter, t’abandonner
Mais je sais que les kilomètres, les miles ou les lieues
Ne sont rien et ne peuvent nous séparer, nous couper
Car notre amour réciproque ne saurait être mieux

Tu es la femme dans mon cœur
Tu es celle qui soulage ma douleur
Et même si les siècles nous séparaient
J’inventerai la machine qui nous rapprocherait

Malgré tout je suis comme un enfant sans sa maman
Comme un Sanson sans sa chevelure
Comme un Hercule pantelant et chancelant
Tu vois, sans toi se dispersent mon passé et mon futur

Et je ne sais plus si je suis vivant ou mort
Si je dois avoir raison ou bien tort
Si je peux encore avancer ou reculer
Et si je pourrais continuer ainsi et m’obstiner

Tu es la femme dans mon cœur
Tu es celle qui soulage ma douleur
Et même si les siècles nous séparaient
J’inventerai la machine qui nous rapprocherait


5 juillet 2005

Celui qui est venu

Je l’aimais bien, l’homme qui attendait des nouvelles
Il avait quitté son pays, ses racines et sa famille
Pour gagner sa vie et améliorer un peu celle des siens
Dans un nouveau pays, un peu meilleur, peut-être eldorado

Pionnier, il avait trimé ; humble, il se taisait
Tantôt mineur, tantôt maçon ou ferrailleur
Il rêvait, espérait en des jours meilleurs
Et, en attendant, travaillait sans relâche

Tous les jours il rêvait qu’il était avec ses enfants
Que sa femme et ses frères l’attendaient chez lui
Mais quand il rentrait le soir, il ne trouvait que son petit lit
Et seuls l’accueillaient le réchaud à gaz et les conserves

Peut-être un peu candide ou trop servile
Il disait toujours oui pour mieux être accepté
Par tous ces gens qui le toisaient
Et qui, pour rien au monde, n’auraient été ses amis

Qu’importe, il espérait que ce pays deviendrait le sien
Et celui où grandiraient ses enfants
Oui il seraient bien, ailleurs que dans cette cabane
Quand il aurait assez travaillé et économisé

Car un jour, il en est sûr, il accueillera sa femme
Et lui montrera la maison qu’il aura bâti
Pour vivre libre et en paix dans ce pays
Où vont se réaliser tous les espoirs de ses enfants

Quand il sera vieux, il racontera à ses petits enfants
Comment il est venu, seul et plein d’espoir
Se faire une petite place au soleil
Pour sa famille, pour qu’ils soient mieux

Je l’aimais bien, l’homme qui attendait des nouvelles
Il s’appelait Angelo, Piotr, Juan ou Mohammed
C’était mon grand père ou celui de beaucoup de français
De tous ceux qui font que j’aime ce pays qui est le mien.


24 Juillet 2005

mardi 8 mai 2007

Petite histoire camarguaise

Petite visite aux silures camarguais
Ou
Les aventures des nouveaux pieds nickelés



Toute ressemblance avec des personnages ou des événements connus n’a rien de fortuit et n’est absolument pas due au hasard. L’auteur s’expose d’ailleurs aux foudres terribles des protagonistes de ce petit récit, mais cela fera probablement l’objet d’une autre histoire.



Les premiers arrivés étaient Esux, un mécano surdoué qui avait choisi de se recycler dans l’ordre et la sécurité, et le serpent belge, un gringalet ne rêvant que d’une chose, habiter en Camargue pour plus profiter de ses jolies filles et de ses silures. Non pas qu’ils soient les plus près mais ils avaient choisi de voyager de nuit… à moins qu’ils n’aient déjà une petite idée derrière la tête… mais nous verrons cela un peu plus tard.
Les suivirent un peu plus tard et dans le désordre le plus total le gros Ross, une espèce de garde champêtre plus large que long, court sur patte et au fort accent méridional, Titin, grand échalas rigolard tout droit sorti des brumes du lac du Der, Esprit libre, sujet de sa gracieuse majesté Albert II, roi des belges, sortant une plaisanterie (belge, bien sur) à la minute et PierrotG35, jeune lyonnais à priori fort sympathique qui, non seulement ne buvait pas l’apéro mais, de plus, refusait absolument de manger la nourriture sacralisée du pêcheur, le saucisson.
La plupart de ces personnages ne s’étaient jamais rencontrés que par internet, par le biais d’un site plus ou moins bien tenu par une espèce de vieux moutard motard se prénommant Marhu (tu parles d’un nom, y en a qui ont pas de chance…). Leurs seuls liens étaient la passion de la pêche du silure et le forum sur lequel ils laissaient libre cours à leurs incessantes questions concernant les infimes détails du montage des lignes…

Tout ce petit monde s’installa tant bien que mal avec un fatras de cannes, bateaux et ustensiles divers au milieu d’un petit camping ( ?) ressemblant beaucoup plus à un terrain vague qu’à une résidence pour pêcheurs, même rustiques… Imaginez un peu un terrain au bord du petit Rhône dont les berges sont constituées de vieilles remorques à bateau pourries, de tuiles cassées et de vieux blocs de béton avec des arbres poussant de façon totalement anarchique et des herbes folles de près d’un mètre de haut ; telle était leur résidence de vacance.

Vinrent ensuite Maurin (du nom d’un célèbre bandit provençal) et Marx (pas Karl, un autre), les duettistes de l’high tech de la pêche à la ligne, tous deux ne se déplaçant jamais sans, au moins, trois mille euros de matériel à la main. Les accompagnaient deux carpistes bons vivants les aillant suivi par inadvertance en voulant goûter aux joies quelque peu bizarres de la pêche du silure et qui, voyant les carpes qu’ils dorlotaient habituellement servir de vif sur des hameçons gigantesques, se demandaient un peu ce qu’ils faisaient là.



L’aventure commence par la capture d’un silure que personne n’a jamais vu. Les premiers arrivants, Esux et le serpent belge déclarèrent en effet avoir capturé un poisson de un mètre soixante et, bien sur, remis à l’eau juste avant (quel hasard !) l’arrivée des autres… Ils produisirent pour preuve une photographie devant plus, à mon avis, à Photoshop qu’à la tactique dite « de la touche réflexe » dont se gargarisait ledit Esux… Que ne ferait on pas pour se prémunir de la bredouille…

Bref, les choses semblaient bien commencer, c’est après que ça se gâte…

Après que chacun de ces zigotos ai déchargé environ une demi-tonne de matériel, ce qui ajouta encore à la pagaille naturelle du camping, rappelons qu’ils n’étaient venus que pour quatre jours, vint la mise à l’eau des bateaux. Celui des deux premiers arrivants étant déjà à l’eau, se succédèrent sur l’infâme descente en béton toute tordue faisant office de cale de mise à l’eau Titin avec son Pap360 flambant neuf puis le gros Ross. Là, le spectacle était à la hauteur du terrain où ils allaient passer ces quelques jours : Sur une remorque toute tordue et bricolée (avec quel talent !!!???) se trouvait une espèce de petit youyou qui avait dû être, autrefois, un voilier et se trouvait maintenant reconverti gaillardement en bateau à moteur avec un GROS…4CV… Je crois que même un condamné à mort aurait refusé de monter là-dessus…

Les voilà donc tous partis, jurant qu’ils allaient ramener des dizaines de photos de leurs, inévitablement, multiples et énormes captures à Marx. Celui-ci voulant se transformer en Orson Welles silurien, il avait emmené, high tech oblige, ordinateur avec connexion à l’internet par satellite et tout un tas matériel photo et vidéo afin de les mettre en ligne au fur et à mesure.

Passées les premières vingt quatre heures de pêche, la pêche de nuit étant autorisée à cet endroit, des questions commencèrent à se poser et le doute de commencer à s’installer… Pas de poissons… ou si peu… quelques alevins, ou guère plus gros, de silures… L’eau est trop basse, la lune trop haute, le temps trop beau, à moins que l’eau ne soit trop mouillée… Bref, quelque chose ne va pas… Pourtant, ils déployaient toute leur science ( ?) de la pêche pour essayer de leurrer ces poissons qui, visiblement, n’étaient pas très coopératifs. Certains n’avaient pas hésité à faire faire mille kilomètres à des tanches et des carassins qui, pourtant, étaient peu enclins au voyage, surtout pour finir accrochés à des hameçons triples de 5/0 et promenés devant le nez d’un tigre géant à longues moustaches…C’est bien connu, ces poissons prennent rarement l’autoroute d’eux-mêmes… Peut être les silures n’étaient ils tout simplement pas au courant que leurs admirateurs les plus fervents étaient venus de toute la France et même de Belgique ? Qui avait oublié de le leur dire ?

Heureusement, ils avaient prévu de quoi se sustenter avec la commande d’une Gardianne de taureau pour un soir et de Veau en sauce aux pignons pour le lendemain, tout cela correctement arrosé de quelques crus plus que sympathiques apportés par les uns et les autres…

Qu’importe, demain ça va mordre, ça ne peut pas ne pas mordre avait dit, plein de confiance, PierrotG35. Paroles prémonitoires. En effet, le lendemain, presque à la surprise générale, il prenait quand même, en compagnie du retardataire Kiko06, jeune niçois dont on se demandait s’il sortait de l’école ou des barricades de mai 68, un silure albinos, certes pas très gros, il dépassait à peine les cent vingt centimètres mais qui avait le mérite d’avoir contribué un peu à relever le moral des troupes. Ragaillardies, les différentes équipes se remirent donc « au travail ». Les mêmes « alevins » récompensèrent les efforts de quelques uns mais visiblement les silures dignes de ce nom étaient occupés à autre chose…A force d’échafauder des hypothèses, la lumière vint : ILS SE REPRODUISENT !!! Sinon comment expliquer cette absence de touches quasi-totale, seuls ceux n’étant pas en age de frayer étant un peu mordeurs… La température de l’eau à 21°, le niveau de l’eau stable, le mois de mai pointant le bout de son nez, la solution était là !!! Evidemment, pour comparer, si on vous tendait un sandwich lorsque vous êtes en pleine « action », au moment fatidique, est-ce que vous le mangeriez, vous…

La nuit suivante fut un peu plus agitée. Esux et le Serpent belge avaient calées quatre cannes à la bouée, technique qui consiste à tirer sa ligne jusqu’à une bouée et tendre le fil qui est retenue par un « cassant » de 30 ou 40/100 afin de faire évoluer un vif colossal (jusqu’à trois ou quatre kilogrammes) juste sous la surface. Comme tous les soirs, ils espéraient ainsi capturer LE silure gigantesque qui hantait leurs rêves. A cinq heures du matin, Titin, qui dormait juste à côté, se réveilla et, peut être visionnaire, s’assit devant les cannes pendant que le bruit d’au moins une demi douzaine de tronçonneuses sortait des diverses tentes. Le gros Ross, toujours pas déconfit, était parti vers trois heures du matin à bord de son ex-voilier reconverti pour tenter une dérive aux vifs. Titin rêvait en regardant la nuit qui commençait à peine à donner des signes d’évanouissement quand, soudain, CLAC !!! Une cassant qui explose ! La canne se redresse puis se plie à nouveau, sous la pression de la touche. Il se lève d’un bond, ferre le poisson et crie, appelle à son secours les dormeurs qui essaient de sortir de leur tente en catastrophe. Esux s’empêtre dans son sac de couchage pendant que le Serpent belge déchire sa tente pour essayer de sortir. Titin sent une vie, une force qui pèse là-bas, de l’autre côté.
-« Ca ne semble pas énorme, pense-t-il, peut-être un mètre cinquante… »
Il appelle encore et veut s’avancer pour descendre vers le bateau. Là, tout à coup, un rush d’une puissance insoupçonnée le tire en avant, la canne se plie, se tord, le moulinet, qui, pourtant, était quasiment bloqué, se dévide et laisse sortir quarante ou cinquante mètres de tresse. Le grand bonhomme se trouve au bord, en surplomb des bateaux et en déséquilibre ; une seule solution, il saute, dévale comme il peut le raide talus et, d’un bond, se retrouve dans le bateau sans, miracle, n’avoir cassé quoi que ce soit. Le Serpent belge qui a réussi à faire un trou dans sa tente pour sortir descend en courant et saute aussi dans la barque. Titin lui rend sa canne, s’empresse de détacher la corde qui les retient au bord. Ouf ! Le combat peut commencer.

S’ensuit une bataille, presque une rixe entre le poisson furieux de s’être laissé surprendre et qui ne veut pas abandonner un pouce de terrain et le pêcheur à peine réveillé mais qui veut par-dessus tout voir ce monstre qui le secoue, le tire, voudrait s’en aller. Après plusieurs autres rush et deux ou trois dizaines de minutes, le grand poisson abdique, il dégaze (lâcher de bulles qui lui permet d’équilibrer la pression de l’eau avec sa vessie gazeuse) et commence à monter.
-« Il est gros, plus de deux mètres, s’écrie Le Serpent belge, c’est peut-être mon record ! ».
Le poisson arrive près du bateau, il est pris par la mâchoire inférieure par les deux pêcheurs puis hissé à bord. Un rapide coup de mètre ; un peu plus de deux mètres dix. Ils retournent vers le camping, heureux et fiers du superbe poisson. Arrivés, ils l’encordent (technique qui consiste à passer une corde par l’ouïe du poisson afin de l’attacher) et le remettent à l’eau, solidement tenu au bout de trois mètres de corde, à l’ombre d’un grand figuier afin qu’il récupère de cette rude bagarre. Deux heures plus tard, après avoir rameuté tous ceux qui s’était dispersés, ils pouvaient enfin savourer le bonheur de cette capture en lui faisant une séance photo que n’aurait pas désavouée Adriana Karembeu ou Naomie Campbell… Sauf qu’elles, après, on ne les remet pas dans l’eau…
Le petit groupe le porta alors doucement, presque religieusement, au bord de ce Petit Rhône où il était né et le remirent enfin dans son élément naturel, avec quand même, encore une bonne centaine de photographies… Il partit doucement, peut-être les remerciant de ne pas avoir pris sa vie…

Le reste du séjour fut comme le début, quelques petits poissons, quelques espoirs déçus… Mais finalement, n’avaient ils pas tous été récompensés par cette capture et les inévitables souvenirs communs ; par ces liens qui, peu à peu, s’étaient tissés entre eux. Ne serait-ce point cela l’amitié ? Le pêcheur est, bien souvent, solitaire mais là, ils ne se connaissaient pas en arrivant et pourtant, pourtant, c’est sûr, ils n’oublieront pas, même s’ils prennent d’autres poissons plus gros encore, ce silure, ces jours heureux, cette ambiance de partage et d’espoirs communs.

Je suis sûr qu’en partant, en rentrant vers le travail, les ennuis quotidiens, dans leur voiture au milieu des embouteillages du 1er mai, ils avaient tous en tête la même chanson de Georges Brassens…

« Non, ce n’était pas le radeau de la Méduse, ce bateau,………. Les copains d’abord »







Un grand pardon à ceux que je n’ai pas cité dans cette petite histoire ainsi qu’à ceux que j’ai décrit et dont j’ai pu blesser l’amour propre.

lundi 7 mai 2007

Oxygène (ou l'histoire d'un petit poisson)

Je suis né dans le ruisseau
Là, pas très loin du pont
Près des herbiers en aval des bateaux
De l’amour frénétique de deux poissons

Je n’ai connu ni père ni mère
Mais les autres de ma fratrie
Quand nous chassions les éphémères
Etaient tous mes amis

Il suffisait de se méfier
Des perches en bande
Et du solitaire brochet
Pour n’être point à l’amende

Mais là, je ne comprends plus
Qu’est ce qui m’arrive
Je suis comme en berlue
Qu’est qui m’arrime

J’avais faim et j’ai mal
Je lutte, me débat
Rien n’y fait, c’est pas banal
On me tire, m’abat

Quel est ce monde, cet équivoque
Où je ne trouve plus mon oxygène
Qui fait que je succombe, suffoque
Où, pourtant, je n’ai pas de gêne

Quel est ce être étrange
Qui m’attrape, me saisi
Serait-ce un ange
Suis je au paradis

Je tombe, chute
N’y a-t-il pas d’eau ici ?
Sur un fond dur je bute
Sur des cailloux je péri

Adieu, je ne sauterai plus le soir
Pour m’amuser, comme çà
Pour épater les copains ou les émouvoir
Adieu je m’en vais et déjà ne suis plus là…

vendredi 4 mai 2007

Un joli silure pris avec mon fils le lendemain de Noël 2006

jeudi 3 mai 2007

Le lac de Saint Cassien en hiver

Le silure du rougeaud

Samedi, 6h du matin, j’arrive au débarcadère. Manu est déjà là, visiblement pas depuis longtemps, il enlève à peine les sangles de maintien du bateau sur la remorque.
« -Salut Manu !
-Salut Julien, ça va ?
-Ouais, tu as pensé à la réserve d’essence pour le bateau ?
-Oui et toi, tu as pas oublié les vers, j’espère ?
-Non ça va j’ai tout, allez dépêchons nous sinon le jour se lèvera avant que nous soyons sur l’eau. »

Le bateau glisse sur les rouleaux de la remorque et se retrouve rapidement attaché au bord. Les cannes dans les portes cannes, les vers et les encornets à portée de main et le blanc dans la glacière, tout est embarqué et rangé dans les coffres.

Enfin le moteur ronronne, nous enfilons les gilets de sécurité, je détache l’amarre et c’est parti. La lune est encore là, elle nous indique le chemin en se reflétant dans la rivière. Tant mieux, je n’ai pas trop l’habitude de naviguer de nuit, je préfère y voir un peu… Nous avons choisi d’aller explorer les fosses que j’ai repérées l’an dernier en pêchant le sandre au manié. Seul inconvénient, nous devons remonter le Rhône sur presque cinq kilomètres avant d’être à pied d’œuvre ; le temps presse si nous voulons attaquer au lever du jour.

Brrr, le vent de la vitesse me rafraîchi brusquement, je m’assieds pour m’en abriter un peu ; il y en a pour un gros quart d’heure.

Les étoiles clignent de l’oeil en nous voyant arriver et s’évanouissent peu après ; il fera beau. Cette petite maxime m’a déjà valu quelques saucées sans imperméable mais j’y crois toujours, je suis toujours de bonne humeur quand j’arrive à la pêche. Il n’y a qu’au .moment de partir que je suis moins heureux, car c’est çà la pêche, jouer avec des fils, des bouchons ou des cuillères pour essayer d’attraper un petit bout de bonheur qui s’appelle brochet, truite, carpe ou, plus simplement, gardon. Chaque poisson est un plaisir, une évasion sans cesse renouvelée. Mais aujourd’hui nous avons décidé de nous mesurer aux silures rhodaniens, j’espère que ce sera des GROS, ENORMES bouts de bonheur. On va dépasser les deux mètres aujourd’hui, il fait beau, le niveau d’eau est stable et un peu haut ; et si on en prenait deux de deux mètres, et puis après tout pourquoi pas trois ?

« -Oh Julien, tu rêves ? Et si tu préparais les cannes, ça serait mieux que de rêvasser ! »
Je remets les pieds sur terre, ou plutôt sur le bateau. Merde, c’est vrai, on va arriver avant que tout soit prêt. Bouge toi Juju. J’emboîte les deux brins de ma fil intérieur, tire sur l’émerillon baril qui empêche le fil de rentrer à l’intérieur sinon, galère pour le repasser dedans. Quel montage vais je prendre ? Je vais essayer celui que j’ai préparé d’après un post sur le forum du Silurus Glanis Team. Je le fixe sur l’émerillon. Les encornets ne sont pas tout à fait décongelés, moi qui avait déjà froid aux doigts… Il faut pourtant les découper en lanières et les fixer sur le triple. Je prends les vers canadiens et en fixe un sur chaque branche du 4/0 par-dessus les calmars. Je prends ensuite la nouvelle canne de Manu et lui réserve le même sort. J’ai à peine le temps de finir que déjà le pont nous servant de repère pour trouver les fosses se profile à la sortie d’une courbe.
« -On arrive, tu es prêt ?
-Ca y est, ta canne est prête aussi.
-Cool, j’espère que tu as soigné les nœuds ?
-Non, j’ai fait des nœuds qui glissent à la première traction… Mais oui, je les ai soigné mes Palomar. Le premier creux est là, 200 mètres en amont du pont, face à ces grands aulnes, passes sur la gauche et tournes plus haut.
-Oui capitaine ! »

Ca y est, nous y sommes. Là, le sondeur indique cinq mètres, nous entamons la dérive. Le deux lignes sont à l’eau, les gants protégeant les mains sont mis, ne manquent que les poissons. Nous ne clonckons pas ; il est trop tôt. Nous ne tenons pas à réveiller tout le quartier et avoir des problèmes après, déjà que certains nous reprochent de remettre nos poissons à l’eau…

Le fond plonge, six, sept, huit mètres, nous observons les traits figurant nos montages sur le sondeur. Je reste à quatre mètres tandis que Manu « colle » au fond. Un écho à cinq mètre ! Il monte, vient sur mon appât ; merde, pourquoi ne prend il pas ? YES, la touche ! La tresse me glisse entre les doigts, heureusement que j’ai le gant, il me protège de la douloureuse coupure.
« -Manu ! Touche !
-OK, j’y suis ! »
Il prend ma canne, rattrape rapidement le mou dans fil et me la donne. Je prends contact. Quelques coups de tête, il n’est pas très gros. Tant pis, premier passage, premier poisson, la journée s’annonce bien.
Petit combat, il mesure à peine plus de quatre vingt centimètres. Petite photo et à l’eau.
« -Vas grossir et reviens nous voir dans cinq ans. »
La joie et la motivation sont là, il ne reste plus qu’à s’appliquer pour bien pêcher.
Nous sommes sorti de la première fosse et continuons à dériver en nous guidant doucement au moteur électrique. Pas de bruits, nos copains ont l’ouie (c’est le cas de le dire) fine ; le moindre choc au fond du bateau, les ciseaux qui tombent, une boîte qui se renverse et on peut changer de poste… ou attendre un bon moment que tout se calme.

La matinée s’écoule doucement, deux autres poissons échouent dans le bateau. Pas de gros, le plus long mesure péniblement un mètre vingt mais il fait beau, deux copains rient en voyant le héron, surpris, s’envoler en criant, s’enthousiasment de la vitesse de l’éclair bleu turquoise du martin pêcheur et vont bientôt goûter les spécialités charcutières prévues pour le repas de midi…

Nous avons décidé d’ancrer juste en aval du pont et de caler une canne chacun au vif pendant que nous mangeons. Chose dite, chose faite ; les lignes sont tendues aux bouées que nous avons posées, l’apéro peut commencer.
Plop ! fait la bouteille de muscadet.
« -A nous, à nos parties de pêche… et un peu à nos femmes… » dit Manu en trinquant.
Le casse croûte nous restaure quelque peu ; depuis cinq heures du matin, le petit déjeuner était loin. Le vin est frais à souhait, comme une cuisse de jouvencelle diraient certains. Il nous désaltère. Le soleil est là et il commence à chauffer pas mal. La plus grande fortune du monde ne me servirait à rien aujourd’hui, je suis bien, c’est tout.

Un bruit de petit hors-bord nous sort de la léthargie bienfaitrice dans laquelle nous plongions doucement.

Un petit bateau blanc vient vers nous.
« -Où il va celui-là, il va quand même pas venir pêcher là ? » me dit Manu.
« -Et bien oui, j’en ai bien peur »

Un gros bonhomme rougeaud est au moteur, il ralentit en voyant que nous sommes installés à poste fixe.
« -Salut les p’tits gars, ça mord ?
-Pas beaucoup, des petits.
-Z’êtes au silure ?
-Ouais.
-Faites voir vos poissons.
-On les a remis à l’eau.
-Putain, y faut pas ! C’est bon le silure ! Et puis en plus, quand ça grossit ça bouffe tout, cette saleté.
-C’est vrai que c’est pas mauvais, j’en ai mangé une fois mais on préfère les remettre à l’eau.
-Moi, si vous les voulez pas, vous pouvez me les donner, je les mange !
-Désolé mais on préfère les rejeter…
-Dommage, au prix du permis, faut amortir… Vous restez là encore longtemps ou vous pêchez en dérive ? Non, c’est pas que je veux vous pousser mais je pêche là depuis trente ans alors si vous comptez pas rester, ça m’arrange…
-Il est gonflé le pépé » me glisse Manu.
« -Allez, on s’en va, sinon il va nous gâcher l’après midi. »
M’adressant à l’autre pêcheur : « Non, on allait partir, on vous laisse le poste. »

Nous ramenons les lignes, récupérons les bouées, reprenons les cannes à fil intérieur et remontons au dessus du pont pour refaire la dérive du matin.
Sitôt installé à notre place, le pêcheur lance ses cannes. Il pêche au vif, sans doute au brochet car même de loin on distingue ses bas de ligne d’acier…
Notre dérive semble moins fructueuse que le matin. Les poissons font la sieste. Ils ont bien raison, c’est probablement ce que nous ferions si ce §§§§§§§§§§§§§§ (censuré) n’était pas venu.
Une demie heure s’est écoulée lorsque nous arrivons, les yeux rivés sur le sondeur, à sa hauteur.
« -Hé, les p’tits gars, faites attention, vous approchez pas, j’en ai un gros !!! »
Relevant la tête, nous voyons le zigoto arc-bouté sur une canne démesurée avec un moulinet qui pourrait servir de treuil pour tirer une voiture.
« -Put…, si ça casse, ça va faire mal » dis je à Manu.
A peine ai je terminé ; CLAC !!! La canne mamouthesque revient comme un ressort et frappe le gros bonhomme en plein front, il part en arrière, se prend les pieds dans le matériel au fond du bateau et tombe en arrière. Nous entendons un énorme CRRAAACCC.
« -Hé, monsieur, ça va ? »
Pas de réponse.
« -Il faut aller voir »
Nous nous approchons et commençons à entendre un grommellement sourd puis voyons émerger une tête. Le fond du bateau est jonché de débris de cannes, il en a écrasé au moins trois et un espèce de petit tabouret, sa caisse de matériel est renversé et à moitié écrasée. Il se relève difficilement en râlant.
« -Ca va, monsieur ?
-Ouais, ça va, occupez vous de vos affaires.
-OK, excusez nous »
Une énorme bosse rouge et bientôt violette est en train de sortir au milieu de son front, nous pouffons et nous retenons d’éclater de rire.
« -Allez, on se fait une dernière dérive et on descend, OK manu ?
-C’est parti ! »
Nouveau passage sur les fosses, nouvel échec.
« -Le dernier creux du coin est juste en aval du pont, on le fait et on descend vers le débarcadère.
-Tiens, on dirait un petit gratouillis… »
Tout à coup, le bras de Manu part en arrière, tiré par la tresse qui zippe dans le gant.
« -J’en ai un ! »
Je prends sa canne, récupère le mou.
« -C’est bon, lâches ! »
J’ai juste le temps de sentir un coup lourd, sourd dans la canne avant de la lui donner. Il prend contact, la canne plie, le frein du moulinet chante en lâchant du fil.
« -Il est gros !
« -Je m’en serais douté ! A voir ta canne et ta tête ! »
Une belle bagarre s’ensuit, il ne veut pas monter et sonde plusieurs fois puis, après quelques minutes, le silure dégaze enfin. On voit les grosses bulles annonçant sa prochaine rédition qui montent. Ca y est, il est là. Il mesure sûrement plus de deux mètres. Je le saisi des deux mains par la mâchoire inférieure et le fait glisser avec peine contre le bord du bateau pour le basculer à l’intérieur.
« -Je crois que c’est mon record ! » crie Manu
Je prends la pince pour enlever le triple, le décroche puis vois quelques chose de l’autre côté de la bouche du poisson. Un énorme hameçon simple.
Me tournant vers l’autre pêcheur qui est en train de plier ce qu’il lui reste de matériel : « -Vous pêchez avec des simples de quelle taille ?
-Je sais pas, c’est des hameçons à requin qu’on m’a donné. Vous en avez attrapé un ? J’ai pas vu.
-Non c’est rien, juste un petit, au revoir.
-Au revoir »

Nous laissons le courant nous pousser et accostons un peu plus loin, à l’abri des regards. Dépliant le tapis de réception pour ne pas l’abîmer, Manu jubile « -Ca aurait été dommage qu’il finisse en filet ou en darne, tu crois pas ? »
Je le regarde avec un sourire et lui fait un clin d’œil. Pas besoin de grands discours…


Mercredi, 20 heures, j’arrive enfin chez moi et regarde mes e-mails. Un message de Manu : « En souvenir de cette mémorable journée. » J’ouvre les fichiers joints : les photos des petits silures. Puis toute une série du 2,25m de Manu. Quel beau poisson… Qu’aurait fait le rougeaud s’il l’avait capturé ? Probablement tué ; mais pour quoi faire ? Il n’aurait quand même pas pu manger toute cette viande, ou alors il aurait rempli d’un seul coup son congélateur. Garder un poisson de temps en temps pour le manger, c’est normal mais des poissons trophées comme celui-ci…
Peut être le reprendrons nous un jour, quand il aura encore grossi, quel bonheur ce serait…

Provençale

Tes colères sont celles de la Durance
Tu es dure comme les cailloux de La Crau
Ton chant ressemble à celui de la garrigue
Et ta voie suit celle du Verdon

Je t’ai trouvé en rive de la première
T’ai aimé au soleil de la deuxième
Puis perdu dans les senteurs de l’autre
Te retrouverai-je dans les gorges

Dans les Alpes tes rires résonnent
Aussi joyeux que sur les plages
Où débarquèrent ces maures
Qui donnèrent leur nom à nos collines

Je te dédierai ma vie dans les premières
Te rendrai grâce sur les deuxièmes
Et reconnaîtrai tes racines venant des autres
En sillonnant les dernières pour te retrouver

Je deviendrai félibre, troubadour
Pour déclamer toujours plus haut
Ce sentiment au fond de moi, l’amour
Quand, toujours plus fort, tu cries bravo

Je serai hérétique, cathare
Pour toujours t’apprivoiser, te capturer
Afin de mieux être
Moi aussi, ton prisonnier


12 mai 06

Même si j’en crève

Il pleut, il tonne
Et je suis là depuis des plombes
Pourquoi, pour qui, pour toi
Parce que c’est toi
Parce que c’est moi
Parce que je t’aime et toi je ne sais plus
Parce que sans toi je ne suis plus

Enfin te voilà, enfin c’est toi
Tu es belle, comme toujours
Tu es belle car tu es mon amour
Ton blouson et tes cheveux trempés
Font de la buée dans la chaleur du café
Tu resplendis, comme auréolée
Nimbée de lumière et de fumée

Une excuse, un sourire
Tes mains dans les miennes
Un malentendu vite dissipé
Me revoilà, je revis, je reluis
Je cours sur les nuages, je suis anobli
Je me bats contre des géants
Pour être ton chevalier servant

Je veux être Samson et toi Dalila
Pour ne plus être en célibat
Je veux être Ulysse et toi Pénélope
Toi une planète, moi un isotope
Je veux t’être pour la vie inféodé
Et te chanter la longue mélopée
Du lion pour la lionne, du loup pour la louve

Même si j’en crève, même si j’en peux plus
Toute ma vie je veux me rappeler cette minute
Me souvenir de toi et de cette pluie
Ne jamais oublier ce moment béni
Qu’il illumine le soir de ma vie
Quand je serais un vieillard
Quand je n’aurais plus de mémoire
Pourvu qu’il me reste ton image


22 février 2006

L’incendie

Une voiture brûle
Un jeune sort de l’école
Des pompiers sont caillassés
L’ingénieur s’ennuie et éteint sa console

Quel est ce pays
Je suis bien né ici
Mes parents l’ont choisi
Mon père s’est battu pour lui
Pourquoi ne veut-on pas de moi
Pourquoi n’ai-je pas d’emploi
Ainsi parlait-il le soir
Seul avec son désespoir

Ai-je usé les bancs de l’école
Pour laver des bagnoles
Ce serait plus rigolo de les brûler
De tout faire péter avant de m’en aller

C’est une révolte, un dégoût
Un tumulte, un fracas, une voix
Ou une petite chance, un atout
Si on veut bien l’écouter cette fois

Encore combien d’incendies
De mépris, de sursis et d’anarchie
De matraquages et d’errements
De noir et de rouge sang

Comment en est on arrivé là
Quel politicien est responsable
Quel technocrate ou peut-être quel prélat
Est-ce la faute d’un homme ou d’un gouvernement
Est-ce une économie ou une diplomatie
France n’oublies pas une partie de tes fils
Ils risqueraient de se rappeler à toi
D’une façon que tu n’aimeras pas

C’est une révolte, un dégoût
Un tumulte, un fracas, une voix
Ou une petite chance, un atout
Si on veut bien l’écouter cette fois


20 février 2006

Ailleurs

Je voudrais partir voir le monde
Chasser avec les aborigènes
Explorer les grottes profondes
Saisir où sont parties les sirènes
Voler sur la mappemonde
Sentir comment peindre la Cène
Savoir pourquoi la lune est ronde
Et quand dans les cieux seront les baleines

J’aime le vent, les grands espaces
Je préfère être sur une terrasse
Plutôt qu’au fond d’une crevasse
Je n’attendrai pas que le temps passe
Jamais ne ferai volte face

Je veux partir loin
Brûler mon visage au soleil
Ou, au pôle nord, geler mes orteils
Marcher tout seul, sans témoin
De personne je n’ai besoin
De rien, pas même un conseil
Pas d’appareil, encore moins de réveil
Vivre libre, coucher dans les foins

Je veux sentir le vent dans mes cheveux
Courir les grands espaces
Vivre comme un bienheureux
Tailler des bifaces
Tourner avec les derviches mystérieux
Et écouter leur chant fugace
Je ne recherche pas de prétexte fallacieux
Mais peut-être faudra-t-il que le temps passe
Pour oublier que, de toi, j’étais amoureux



10 août 2006

Réussir sa vie

Au-delà des montagnes
Des fleuves et des forêts
Par delà mon imagination
Je continuerais ma route
J’y mettrais mes forces, ma vie
Je continuerais vers ce qui me rend heureux

Les copains, l’aventure et l’amour
Voilà ma trilogie
Voici mon credo

S’il faut passer ma vie
Pour atteindre ce nirvana
S’il faut laisser ma peau
Pour aller jusque là
Au détriment du reste
Je n’hésiterais pas

Que demander de plus que ce triptyque

De l’argent, pour quoi faire ?
Acheter des copains ?
Non surtout pas
De ceux là je ne veux pas

Une position sociale influente
A quoi bon, quelle utilité ?
Les « bonnes relations »
Le seront-elles quand j’aurais besoin d’elles

Quand à l’aventure
Chacun la trouvera
Là où il souhaite la trouver
Elever ses enfants peut être une aventure
Aussi difficile qu’une grande ascension
Ou une expédition dans le Verdon

Réussir sa vie ne se mesure pas en euros,
Position sociale ou influence
Mais bel et bien en joie de vivre, amour et amitié
Alors quand vous me croiserez
Ne me demandez pas combien je gagne
Mais plutôt où sont mes copains


20 avril 2006

Vous avez dit ?

Vous avez dit épicurien ?

La première gorgée de bière,
La beauté d’un soleil couchant,
Le bonheur simple d’être ensemble
Voilà mon dieu,
Ce n’est peut-être pas le tien
Mais il le vaut bien

Vous avez dit cartésien ?

Le bisou mouillé d’un enfant
Ta main qui effleure la mienne
La promesse d’une soirée coquine
Voilà mon dieu,
Ce n’est peut-être pas le tien
Mais il le vaut bien

Vous avez dit parnassien ?

Les rires des copains autour du feu
Une bouteille de vin qui nous rend joyeux
Le ciel étoilé d’une nuit d’été
Voilà mon dieu,
Ce n’est peut-être pas le tien
Mais il le vaut bien

Je ne suis ni épicurien, ni cartésien, ni parnassien
Ou peut-être tous les trois à la fois
Je crois juste en ce qui me rend heureux
Et qui me fait croire que nous vivrons mieux

Je ne crois pas en tous cas
A tous vos dieux belliqueux
Et à leurs farouches croyants.

Intégristes et fanatiques de tous bords
Je vous hais profondément.


Octobre 2004

Un peu…

Une jupe fendue, un balconnet pigeonnant
Une chemise ouverte sur un torse affriolant
Un frou-frou de dentelles pour un zeste de séduction
Une main musclée qui avance sans appréhension

La magie de l’instant est née
Premier frisson d’un baiser bien placé,
Les mains qui frôlent ces corps convoités
Premières caresses sans ambiguïtés

Le lit nous accueille sans ménagement
Ton balconnet craque sous mes dents
Le jean ne gêne plus mes affermissements
Les gestes se font plus précisément

Ma langue malicieuse se glisse
Dans tes secrets interstices
Ta bouche charnue me gobe
Voire même m’englobe

Puis vient la folle étreinte
La chevauchée tant et tant dépeinte
Les épreuves du Kama-Sutra
Augmentent encore l’envie de toi

Tous tes mouvements
Augmentent mon affolement
Mes allées et venues
Electrisent ton corps nu

Et arrive la sublime explosion
Comme un Vésuve, l’éruption
Tes ongles me déchirent la peau
Je suis raidi, presque pâlot

L’alanguissement nous gagne peu à peu
Continuerons nous ainsi avant d’être vieux ?
Peut-être, si je te taquine un peu…
Tu te tournes, me caresses et me demande encore un peu…


Novembre 2004

Tant pis

Ma fiancé vient de se barrer
Mon meilleur ami est parti avec elle
J’ai pas rigolé quand il ont démarré
Comme s’en iraient des hirondelles

Mektoub, akuna matata ou tant pis
Après tout, des amis et des fiancées
Y en aura d’autres et sans répit
J’irai toujours où ça sera corsé

Ma vieille guimbarde me lâche
On avait pourtant fait des bornes
Tous les deux ensemble et sans relâche
Elle me menait à la flagorne

Mektoub, akuna matata ou tant pis
Après tout, des guimbardes et des bornes
Y en aura d’autres et sans répit
J’irai toujours où ça chicorne

L’inspecteur des impôts m’a dit
Vous devez vous acquitter
Même si le banquier vous fait plus crédit
N’oubliez pas votre comptabilité

Mektoub, akuna matata ou tant pis
Après tout, des impôts et des crédits
Y en aura d’autres et sans répit
J’irai toujours où on médit

J’irai encore où on déblatère
On vitupère et on apostrophe
Et au diable les faux-frères,
Les fiancées et les anicroches
Laissez moi vivre en célibataire
Même si je suis pas sans reproches
Car ma vie je vais pas la taire
Pour que vous fassiez des approches.


Avril 2005

Si tu…

Si tu étais la terre,
Je serais le vent pour te caresser
Si tu étais le feu,
Je serais une étincelle pour te créer

Hier, Ray Charles chantait « Georgia on my mind »
J’aurais voulu que tu restes la vie entière
Nous étions seuls au monde
Nous voulions faire un monde meilleur,
Plein d ‘enfants, d’amis et de liberté

La vie nous a rattrapé
Elle court plus vite que nous
Tu t ‘es trop vite rhabillée
A eu peur de la corde au cou
Pris tes clics et m’a donné une claque

Si tu étais la terre,
Je serais le vent pour te caresser
Si tu étais le feu,
Je serais une étincelle pour te créer

Aujourd’hui je suis là
Je me traîne et me démène
Là devant chez toi
Rien n’y fait, tu ne m’emmènes
Je veux aller ou tu vas

Peut-être dois-je y aller avant toi
Vers ce monde meilleur
Un monde où je serais roi
Un autre monde ailleurs
Où nous serons, toi reine et moi roi

Si tu étais la terre,
Je serais le vent pour te caresser
Si tu étais le feu,
Je serais une étincelle pour te créer

J’y vais, je vais tout préparer
Où le soleil est toujours au zénith
Où les enfants sont toujours à chanter
Pour que la terre soit guérie
Pour que tu sois enfin enamourée


Un peu de Prozac, un peu de gin
Un peu d’aspirine, un peu de whisky
Je suis le vent, une étincelle
Je suis une vie éternelle
Je suis l’amour qui te recevra
Et l’infini dans lequel tu te perdras


Février 2005

Saleté de chanson

Sur l’air de Fa fa fa (sad song) de Otis Reading

La la la la la

J’peux pas écrire cet’ sal’té d’ chanson
Putain de texte, bordel de musique
J’peux pas écrire cet’ sal’té d’ chanson
Putain de texte, bordel de musique

J’ai des trous de mémoire
Ce soir
P’têt le whisky
qui m’ joue des tours

Hier soir j’avais refrain et couplet
Ce soir j’ai plus qu’ cet air
qui m’énerve et qui m’ rend fou

La la la la la
Encore
Toujours la la la la la

Oh mon dieu faites que ça m’ revienne
Ou je crois que j’ deviens fou
Je boirais bien encore un petit peu
Mais ça m’aid’ra pas
Mais qui sait, p’têt un p’tit peu
Pour finir tout ça

La la la la la

Allez juste un verre,
P’têt un deuxième
J’ai sommeil, ‘suis fatigué
J’finirai demain
J’ crois bien
Oui ça sera mieux
J’ veux dormir

La la la la la


Décembre 2004

Rêve ou utopie ?

Suis-je éveillé ou bien
On m’a dit que les ricains
Aidaient les palestiniens,
Que les israéliens
soutenaient les irakiens,
les tchétchènes sont épaulés
par les coréens et les pakistanais

Ce n’était qu’un rêve, pas même une trêve
Les hommes continuent à se déchirer pour quoi,
Pour une croyance , une religion, un anathème,
Pour un morceau de terre ou de je ne sais quoi

Les laboratoires pharmaceutiques
Donnent des médicaments pour l’Afrique,
Les avancées technologiques
Servent à autre chose qu’à faire du fric,
Les ressources sont gérées avec éthique
Et la faim ne sème plus la panique

Ce n’était qu’un rêve, pas même une trêve
Les hommes continuent à se déchirer pour quoi,
Pour une croyance , une religion, un anathème,
Pour un morceau de terre ou de je ne sais quoi

Mais que vois-je dans les nues,
Le fantôme de Diana est apparu
Adieu SS, tonton macoutes et milices hutus
Mais reviendra-t-elle parmi nous
Et arrêtera-t-elle tous ces fous
Ou devrons nous ne compter que sur nous

Ce n’était qu’un rêve, pas même une trêve
Les hommes continuent à se déchirer pour quoi
Pour une croyance , une religion, un anathème
Pour un morceau de terre ou de je ne sais quoi

Peut-être saurons nous un jour concrétiser ce rêve
Sans avoir besoin des grandes grèves,
Des révolutions qui emportent tant de vilenies
Etait-ce un rêve ou une utopie.


Novembre 2004

Pars

Pars,
Vas rejoindre ta femme
Rentre chez toi
Tu y seras peut-être mieux
Tu y seras peut-être en paix

Tu m’avais promis la lune
Je n’ai eu que le caniveau
Tu m’avait dit je t’aime
De ton amour je n’ai eu qu’un morceau

Nous devions partir ensemble
Nous devions bâtir ensemble
Bâtir un plus bel avenir
Partir pour ne plus revenir

Ma vie s’arrête avec cette rupture
Elle est stoppée par cette bavure
Elle ne pourra être la même
Tu ne me diras plus je t’aime

Pars tranquille, je n’irais pas au bout
De mes souffrances je t’absout
Car il me reste cette force, ce diamant
Ce souffle de vie, notre enfant

Tu devais le reconnaître
Et lui donner ton nom
Quand tu l’as vu naître
Nous avons choisi son prénom

Ce sera lui ma lumière, mon objectif
Il sera, lui, tendre et admiratif
Ce sera lui ma tendresse, mon leitmotiv
Tu ne seras jamais, toi, mon négatif

Pars,
Vas rejoindre ta femme
Rentre chez toi
Tu y seras peut-être mieux
Et je vivrais peut-être en paix



14 août 2005

Parle moi

Parles moi, parles moi encore de ces moments là
Parles moi du paradis ou de l’enfer pourvu que tu y sois
Parles moi encore de la musique qui rend heureux
De n’importe quoi pourvu que tu sois amoureux

J’me sens seule quand j’suis pas avec toi
J’me sens seule quand je suis loin de toi
Tu es mon Jules, mon mec, mon homme
Tu es mon calcium, mon millenium, mon solarium

Même si l’avenir nous séparait, toutes les routes du monde
Des chemins creux aux autoroutes, ne seraient pas assez longues
Pour m’empêcher de te rejoindre
Pour m’interdire de t’atteindre

Parles moi, parles moi encore de ces moments là
Parles moi encore de la musique qui rend heureux
Parles moi du paradis ou de l’enfer pourvu que tu y sois
De n’importe quoi pourvu que tu sois amoureux

Je voudrais t’ensorceler et te lancer un charme
Comme l’hindou envoûte le cobra
Comme la vestale préparant un philtre
Ou un sorcier et ses abracadabras

Je suis peut-être pas la plus belle
Je suis pas le sujet d’une aquarelle
Mais sois sûr que je me ferais rebelle
Contre la mort si elle t’ensorcelle

Parles moi, parles moi encore de ces moments là
Parles moi encore de la musique qui rend heureux
Parles moi du paradis ou de l’enfer pourvu que tu y sois
De n’importe quoi pourvu que tu sois amoureux


Août 2005

Papa et moi

-Mon fils, tu dois apprendre à être grand

-Grand ? je suis déjà plus grand que toi

-La grandeur d’un homme ne se mesure pas sur un cadran
Elle se mesure plutôt à sa capacité à se surpasser

-Se surpasser pour quoi faire, pour se parfaire ?

-En effet, pour parfaire ton sens de l’égalité
Mais pas seulement, il faudra aussi aiguiser
Ta capacité à accepter l’adversité
Afin de mieux la surmonter

-Tu m’avais dit que tu avait préparé mon avenir
pour que je puisse sans soucis avoir aussi des petits
Mais j’ai vu déjà que la vie
N’est pas toujours aussi belle qu’on me l’a dit

-Elle a des bas, c’est vrai, mais aussi des hauts
Et tu verras que ces hauts seront tellement beaux
Qu’ils te feront oublier tous ces corbeaux,
Ceux qui voudront éteindre ce flambeau

-Tu m’as déjà appris que je devais me tenir droit
Mais aussi que je devais respecter les lois
Et en toutes circonstances garder mon sang-froid
Mais dis moi quels ont été ces hauts afin que je te croies

-Ces jours qui te rendront béat comme un nouveau-né
Tu les reconnaîtras, ils seront doux comme une orchidée
Ils parleront surtout d’amour ou peut-être d’amitié
Et ils seront beau comme le jour où tu es né



Mai 2005

Nous irons à la pêche

Demain il fera beau sur le lac
Nous sortirons tôt du hamac
Pour aller voir si les poissons
Seront au rendez-vous à l’unisson

Seront-il encore là
Seront-ils partis là-bas
Vers les frayères, les herbiers
Serons-nous les premiers

Les premiers hommes au monde
A les attraper avec nos hameçons
Et puis, après, les relâcher
Comme ça, pour ne pas les tuer

Avant qu’un autre s’en charge
Avec une pelleteuse ou une décharge
Une usine ou un barrage
A moins que ce soit un pompage

Un pompage qui assèche
Le ruisseau vif où était la perche
Le goujon et le vairon
Ou même le rare apron

Pourrons nous retourner avec frissons
Dans les gorges du Verdon
Voir si les grosses truites
Par le tourisme n’ont pas été détruites

Nous irons encore pêcher le silure
Dans les lacs et les fleuves
Avant qu’ils soient emplis de cyanure
Et que les poissons n’y meurent


Novembre 2004

Ni remords ni regrets

On m’a dit que j’étais je m’en foutiste
C’est faux, je ne suis pas dans ce registre
Je suis peut être un peu opportuniste
Sans doute aussi anti-conformiste
Peut être déviationniste
Sûrement fantaisiste
Quelquefois un peu triste
Mais profondément humaniste

En conséquence et surtout je n’ai
Ni remords ni regrets

Ce que j’ai fait n’était pas toujours parfait
Ce que j’ai été n’était pas toujours très gai
Je demande pardon à ceux que j’ai pu blesser
Mais j’ai croqué ma vie comme un fruit
Même s’il y a pas mal d’erreurs dans la nuit
Ce sont elles qui m’ont construit
Tel que je suis aujourd’hui

En conséquence et surtout je n’ai
Ni remords ni regrets

Je ne pourrais pas revenir en arrière
Je ne pourrais jamais me refaire
Mes bévues, ne pourrai les défaire
Ma vie, je ne saurai la parfaire
Il n’y aura pas d’autre abécédaire
Pour que je ne sois pas arbitraire
Tout ceci était nécessaire

En conséquence et surtout je n’ai
Ni remords ni regrets

Toi aussi tu feras des erreurs
Toi aussi tu auras des errements
Qui te rendront plus ou moins coupable
Aux yeux de tous ces gens
Qui te trouveront condamnable
Nul ne peut éviter l’égarement
L’important est qu’il ne survienne pas souvent

En conséquence et surtout
J’espère que tu sauras guider ta vie
Et que tu n’auras toi aussi
Ni remords ni regrets


11 novembre 2005

Le retour

Me voici de retour
Ici au bord de l’Adour
De mon long périple
Tel que le fit Ulysse

J’ai vu les îles empourprées de soleil
J’ai mangé des fruits au goût de miel
J’ai affronté les monstres de l’éveil
Et vaincu des sorciers à nul autre pareil

Après avoir gravi les montagnes enneigées
Franchi les torrents du fond des vallées
J’ai dormi avec les loups ensommeillés
Et au matin rougeoyant me suis éveillé

Neptune m’a parlé par l’intermédiaire
Improbable d’une mer incendiaire
Aux dieux de l’Olympe j’ai fait une prière
Dans le Styx, Hadès m’a donné une trière

Mais dans le fracas des tempêtes
Lors de mes combats contre la bête
Et chez les rois du plus grand renom
Jamais je n’ai oublié ton nom

Me voici de retour
Ici au bord de l’Adour
De mon long périple
Tel que le fit Ulysse

Et toi, ma douce, m’as tu
Telle Pénélope, attendu
Après toutes ces années perdues
De ton amour éperdu

Fais de nos vieilles soirées qu’elles soient éternelles
Qu’elles soient plus précieuses que les offrandes de Cybèle
Car au delà des joyaux et des merveilles
Rien n’égalera l’amour qu’en moi tu éveilles.


Octobre 2004

Le chômage des anges

Il devrait être interdit
Qu’ils soient grands ou petits
Que les anges, les anges gardiens
Abandonnent nos petits Valentins

Je crois et parfois je comprends
Que les anges, les anges des grands
Soient quelquefois fatigués
Par ce travail un peu routinier

Mais pourquoi, qu’on me dise pourquoi
Ceux des enfants, quelquefois
Se mettent au chômage
Avant d’en avoir l’age

Pourtant Alexandre ou Noémie
Auraient voulu, eux aussi
Voir un peu, à mon avis
Ce que leur réservait la vie

Mais leur gardien, leur ange gardien
Sans pour autant le traiter d’assassin
N’a pas voulu ou peut-être n’a pas pu
Assumer la tâche qui lui était échue

Etaient-ils fainéants
Plus que les anges des grands
Le très haut l’avait-il prévu
Ou ne s’y est-il pas attendu

Il devrait être interdit
Qu’ils soient grands ou petits
Que les anges, les anges gardiens
Abandonnent nos petits Valentins



Août 2004

Là où tu es

Je suis allé au zoo
Voir si les singes étaient en haut
Je suis allé au cinéma
Vérifier les fauteuils du bas
Puis j’suis parti au pôle nord
Voir si c’est vrai que le froid mord
De là j’suis allé au Sahara
Voir si tu n’y étais pas

Tu m’avais pourtant dit
Je serais partout où tu seras
Même si j’suis plus dans ton lit
T’iras jamais où j’veux pas

Je suis allé au zoo
Voir si les singes étaient en haut
Je suis allé au cinéma
Vérifier les fauteuils du bas
Puis j’suis parti au pôle nord
Voir si c’est vrai que le froid mord
De là j’suis allé au Sahara
Voir si tu n’y étais pas

Voilà j’suis plus avec toi
J’suis pas sûr d’être mieux
Mais y a plus personne pour faire la loi
Même si tu m’a pas fait tes adieux

Je suis allé au zoo
Voir si les singes étaient en haut
Je suis allé au cinéma
Vérifier les fauteuils du bas
Puis j’suis parti au pôle nord
Voir si c’est vrai que le froid mord
De là j’suis allé au Sahara
Parce que tu n’y étais pas

J’sais pas si avec lui tu es mieux
Mais moi aujourd’hui je suis béat
J’suis comme un bienheureux
Depuis que t’es plus là

Au zoo les singes sont toujours en haut
Au cinéma les fauteuils du bas sont toujours là
J’suis juste heureux d’être là où tu es pas


Mars 2005

L’artiste

Je voudrais vous parler
Vous parler ce soir
De ces moments là
Où rien ne peut troubler
Une évidente sérénité
Qui transparais, ou transpire l’apaisement
De ces soirs d’été avec un souffle de vent
Une brise balançant doucement les branches
Les branchettes du grand pin sur la terrasse

Savourant doucement une glace
Citron, cassis ou bien pistache
En parlant lentement avec des amis
Pas de ceux que l’on croise un soir
Mais de ceux à qui l’on se confie
Jusqu’au plus profond de son être
Ceux sans qui la vie nous semblerait un peu vide
Sans que l’on sache vraiment pourquoi
Bizarrement quelque chose nous manque

Si je vous en parle ce soir c’est peut-être
Peut-être parce qu’il n’est pas là justement
Cet ami, ce copain, ce poteau, ce presque frère
Et qu’est là malgré moi cette vie qui m’indiffère
Celui que je recherche depuis si longtemps
Sera-t-il là demain, existe-t-il vraiment
Sans doute est-ce vous, mon public
Vous qui m’écoutez, puis qui applaudissez
Et acceptez de moi un peu de mélancolie

Cet état d’âme qui rend volubile
Les poètes et les artistes, ces fous qui espèrent
Rendre ainsi cette vie un peu moins morne,
Un peu moins triste et qui espèrent, qui attendent
De vous, très cher public, une ovation
Ou simplement une attentive audition
Afin que vous leur rendiez, par un mot d’esprit
Ou quelquefois par une bouffée de mélancolie
Un peu de cet amour, de cet amour fou qu’il a pour vous.


23 Juin 2005

Je voudrais que ça marche !

Sur l’air de « Je voudrais être noir » de Nino Ferrer


Hé hé hey m’sieur l’informaticien
Hé hé hey vous monsieur Roger
S’il vous plait dites moi comment vous faites
Pour entrer dans l’ bios de mon ordi
Moi je fais de mon mieux
Pour y aller comme vous
Mais je ne peux pas grand chose
Je ne peux rien du tout
Je crois que c’est le clavier
Le clavier d’ mon ordi qui n’ va pas

Et c’est pourquoi je voudrais, je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !

Hé hé hey dis moi mon p’tit Roger
Hé hé hey dis moi comment on fait
Pour partitionner le disque dur
Et ne pas perdre tous mes fichiers
Et moi je fais de mon mieux pour ne pas y penser
Et je me sens très souvent très très embarrassé
Par les clients qui me questionnent et me démoralisent un p’tit peu

Et c’est pourquoi je voudrais, je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !

Hé hé hey vous les saints, les élus
Hé hé hey les informaticiens
Vous qui changez les cartes USB
Et flashez les bios sans même sourciller
Dites moi s’il vaut mieux pour aller dans ce bios appuyer sur F1, F2 ou bien Suppr
Et si je pouvait entrer en mode sans échec comme vous

Quoi qu’il en soit je voudrais, je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !
L’ordinateur qui marche avec un processeur qui flashe et pleins de megahertz, gigaoctets, de la mémoire, des disques durs, des ponts, des bus, des extensions, des chipsets, des paramétrages, et puis surtout surtout surtout surtout

Je voudrais que ça marche !
Je voudrais que ça marche !


Novembre 2004

Je suis fou

Je suis complètement fou
Fou d’amour
Fou de colère
Fou de rage
Fou de quoi
Je ne sais pas
Mais définitivement fou

Depuis que tu es partie
Depuis que tu m’oublies
Je me replie, je m’avili,
Et sombre au fond de ma folie

Depuis lundi je débilise
Je maigris, je m’amenuise
J’peux pas croire que tu dédramatises
Pendant que moi j’agonise

Je suis complètement fou
Fou d’amour
Fou de colère
Fou de rage
Fou de quoi
Je ne sais pas
Mais définitivement fou

Ca fait trois semaines que t’es plus là
Trois semaines que je suis plus avec toi
Et que je m’apitoie, tout seul sous mon toit
Mais j’commence à reprendre du poids

Notre chambre se peuple petit à petit
Au rythme de mes utopies
De quelques groupies
En lieu et place de la harpie

Je suis complètement fou
Fou de joie
Fou d’amour
Mais plus de colère ni de rage
Fou de quoi
Je ne sais pas
Mais définitivement fou

Ah tiens, c’est toi, comment vas-tu
Tu n’as plus la carapace de la tortue
Tu me dis que tu es abattue
Par mon mépris, par mon refus

Mais déjà dans mon lit
Se trouve celle que j’élis
Pour l’instant, au moins jusqu’à midi
Le nouvelle femme de ma vie

Je suis complètement fou
Fou de joie
Fou de liesse
Ou d’allégresse
Fou de délices
Fou de quoi
Je ne sais pas
Mais définitivement fou


Mars 2005

J’aime

J’aime la neige
C’est la joie, le bonheur des enfants
Luges, glissades, rigolades, manteau blanc,
Boules de neige, bonhomme de neige

J’aime les fleurs
Se rouler dans l’herbe en riant
Courir dans les prés reverdissant
Premiers beaux jours, arbres en fleurs

J’aime les baignades
Sauter à l’eau pour éclabousser les copains
Aller pêcher quelques menus fretins
Regarder les fanfares puis retourner à la baignade

J’aime les feuilles mortes
Les couleurs flamboyantes des forêts
Ramasser les lactaires, les girolles et les bolets
Coups de pieds dans les tas de feuilles mortes

J’aime toute l’année
J’aime la vie même si elle est pas toujours rigolote
Car je sais que dans chaque chose, comme dans chaque saison
On arrivera à trouver quelque chose de bon.



Février 2005

Enfants de salauds

Ils me font tous chier
C’est des cons et ils sont méchants
Ils finiront bien par crever
Je voudrais pas qu’ils soient autant

Putain de toubibs et d’infirmiers
Ils sont tous bons à rien
Ou plutôt à m’emmerder
J’veux plus voir de terriens

Et ces bip-bips qui me gonflent
Ces perfusions qui me font mal
Ce corps qui brûle et qui enfle
Je les supporte plus, j’veux plus de mal

Je veux partir, m’en aller loin
Loin au delà du ciel et des nuages
Etre bien sans tous ces soins
Desquels je suis devenu l’otage

Enfin je pars, partir pour ne plus revenir
Dans les nuages atteindre la lumière
M’éloigner et voir les pâturages reverdir
Puis être lourd, lourd comme une pierre

Je meurs enfin et avec ma dignité
Je m’en vais avec ma fierté
J’ignore si elle était exemplaire ma vie
Mais je n’ai pas besoin d’un alibi

J’ai l’orgueil de ce que j’ai accompli
Et la modestie de ce que je n’ai pas su faire.


Novembre 2004

Energie

Trouver l’énergie
Trouver la force
Forcer l’audace et la volonté
Pour la retrouver, pour la regagner

Peut être n’étais-je pas digne
Sans doute n’ais-je pas fait signe
Pourquoi est-ce moi
Pourquoi ne suis-je plus chez moi

Je m’aperçois maintenant que j’y tenais
Je vois aujourd’hui qu ‘elle me manque
Je n’y faisais pas très attention
Depuis qu’elle n’est plus là je débloque

Trouver l’énergie
Trouver la force
Forcer l’audace et la volonté
Pour la retrouver, pour la regagner

Que dois-je faire pour la récupérer
Comment m’y prendre pour la reprendre
Elle est là à côté de moi mais je ne peux l’attraper
Je la vois mais ne peux la surprendre

Elle se cache derrière cette satané bouteille
Elle me taraude et me tire l’oreille
Quand je me couche après la beuverie
Après le vin, le pastis ou le whisky

Trouver l’énergie et la force
Forcer l’audace et la volonté
Pour la retrouver, pour la regagner
Et enfin la récupérer, ma dignité
Celle que j’ai perdu depuis que je t’ai rencontré
Putain de bouteille.


23 septembre 2005

Du bien à Bertrand

Fais du bien à Bertrand,
Il te le rendra en caguant,
Tel était le vieil adage
Que me disait le vieux sage

Mon ami Sylvain m’a jeté dehors
Je ne lui avais pas donné de l’or
Mais j’ai essayé de le dépanner
Et lui ai donné mon amitié

Puis-je reprendre une affection
Ce que j’ai donné, une attention
A quelqu’un que j’ai pensé digne
Digne d’être une partie de moi-même

Dois-je penser qu’il s’est trompé
Serait-il trop préoccupé
Ou peut-être est-il déprimé
Et sera-t-il bientôt alité

Une chose aussi fragile que l’estime
Peut-elle être récupérée par une machine
Et par quel moyen est-elle rattrapée
Avant qu’elle ne puisse être regagnée

Et puis même si je me suis trompé
De quel droit puis-je le juger
Suis-je meilleur, suis-je plus droit
Est-il vraiment pire que moi

L’amitié ne se reprend pas
Elle est l’essence de ces moments-là
Elle exprime un accord, une harmonie
Même si elle peut se terminer en cacophonie

Donné c’est donné
Reprendre c’est voler
C’est par cet autre adage
Que je termine ce petit message
En espérant qu’il évitera ce petit naufrage.


Mars 2005

Dieu dans mon cœur

Cherche Dieu dans ton cœur
Voilà ce que m’a dit un pêcheur
Je ne l’ai pas encore trouvé
Mais peut-être ne l’ai-je pas bien cherché

Peut-être est-il dans le cœur de celui qui,
Hier ou un autre jour, a souri
Au clochard, devenu presque transparent
Qui n’est plus vu par les passants

Ou alors était-il dans celui de cet usager
Qui m’a aidé quand, perdu dans cette ville,
Je ne savait plus par quel côté,
Par quel voie il fallait que me défile

Se trouve-t-il chez celui-ci ?
Se trouve-t-il chez celui-là ?
Je ne crois pas, pas plus que l’autre là
Ou est-il chez tous ceux-là à la fois ?

Est-il chez ce soldat du feu
Plus que chez ce crasseux
Ou dans cet humanitaire
Plus que dans cette ambulancière

Peut-être est il simplement chez tous nos voisins
Pour peu que nous leur tendions la main
Et que nous soyons, aujourd’hui comme demain,
Un peu moins des sagouins
Et surtout un peu plus humains


Janvier 2005

Comment as tu fait ?

Oh papa, dis-moi comment
comment as-tu fait pour m’éduquer
Car moi j’sais plus, j’deviens dément
J’sais plus comment tu m’as parlé
Pour m’éviter les raccourcis
Vers tous les leurres qu’offre la vie

J’ai essayé de faire pareil,
J’ai peut être pas ton conseil
J’sais pas comment tu faisais hier
Mais moi j’y arrive pas
J’arrive pas à faire de mon fils
Un homme droit et fier

J’étais dans toutes mes convictions
Puis sont arrivés les joints, les filles
Il a commencé à avoir une opinion
Là, j’y arrive plus, c’était fatal
Jusque là ça pouvait aller
Mais aujourd’hui ça va mal

Les pétards, ça m’génait pas trop
Puis y a eu cette saleté d’héro
Et là moi j’en peux plus de cette affaire
Dis moi toi mon papa
Comment j’pourrais bien faire
Pour lui éviter tout ça

C’est mon fils et c’est mon âme
Il est mon nord, mon étoile polaire
Mais là j’sais plus, j’veux plus de ce drame
Oh je sais plus comment faire
Pour l’empêcher, sans le verrouiller
De se détruire, s’auto-mutiler


Février 2005

Ca faisait longtemps…

Je suis heureux de te revoir, de te revoir, de te revoir
Je suis très heureux de te revoir, même si ça faisait longtemps…

Ca faisait longtemps qu’on s’était pas vu,
Qu’on s’était pas gueulé dessus
Y a vingt ans, quand je piquais tes copines
Tu draguais mes cousines

Après j’étais en colère contre toi
En sachant que c’était contre moi
Que tu faisais tout ça
Mais pour autant, je ne t’en voulais pas

Je suis heureux de te revoir, de te revoir, de te revoir
Je suis très heureux de te revoir, même si ça faisait longtemps…

Nous n’étions vraiment pas des saints
Mais pour autant, nous ne nous lâchions pas la main
Lorsque l’un était dans la merde,
L’autre rameutait la horde

Que deviens-tu ? tu viens de divorcer ?
L’avocat de ma femme m’a dit de la laisser
Unissons nos solitudes pour en faire une joie
Afin que nous soyons ensemble encore une fois

Je suis heureux de te revoir, de te revoir, de te revoir
Je suis très heureux de te revoir, même si ça faisait longtemps…

Même si nos conquêtes ne sont plus de prime jeunesse
Même si les lendemains de fête sont un peu plus difficiles
Reconstruisons un peu de notre allégresse
Avant que nous ne devenions trop malhabiles

Et, un jour, quand la vieillesse viendra
Insouciants, drôles, tu ne m’en voudras pas
Fais que nous soyons toujours comme à vingt ans,
Même au moment de faire notre bilan

Je suis heureux de te revoir, de te revoir, de te revoir
Je suis très heureux de te revoir, même si ça faisait longtemps…


Novembre 2004

Blues or académie

Le vieux Ray est mort
Il n’avait pourtant pas tort
Cette musique nous vient des tripes
Et nous donne un good trip

Billie n’est plus là
Elle avait pourtant cette voix
Qui inexorablement m’envoûtais
Quand, fasciné, je l’écoutais

Où êtes vous, vous les pionniers, les auteurs de ces partitions
Qui êtes à l’origine de tout ce que, encore, nous écoutons
Et qui nous prend, nous enveloppe avant de nous sortir les tripes
Quand, lassés de graines ou d’académie, nous reprenons vos vinyles

J’entends Bo qui fait résonner
Sa vieille guitare carrée
Avec ses rythmes lourds
Qui frappent comme des tambours

Lightnin’ ne nous parle plus de son shotgun
Muddy n’est plus top of the boogaloo
Ils ne sont pas sortis de la télé
Mais de la rue et de ses vérités

Où êtes vous, vous les pionniers, les auteurs de ces partitions
Qui êtes à l’origine de tout ce que, encore, nous écoutons
Et qui nous prend, nous enveloppe avant de nous sortir les tripes
Quand, lassés de graines et d’académie, nous reprenons vos vinyles

Le boom boom de John Lee
La big fat women de Leadbilly
B.B. qui jette ses médiators
La mort de Robert Johnson
Les bottlenecks et les harmonicas
Les voix de Billie ou d’Ella
Me font oublier, effet immédiat
La soupe des modernes médias

Où êtes vous, vous les pionniers, les auteurs de ces partitions
Qui êtes à l’origine de tout ce que, encore, nous écoutons
Et qui nous prend, nous enveloppe avant de nous sortir les tripes
Quand, lassés de graines et d’académie, nous reprenons vos vinyles


Septembre2004

Premier blog

Voilà, ça y est, j'ai créé mon premier blog... j'y mettrai quelques photos ainsi que mes petites écritures comme je les appelle. Ce sont des poêmes, des paroles de chanson, enfin c'est comme ça que je les ai écrites mais elles n'ont jamais été mises en musique, ainsi que des petits récits, en général de parties de pêche réelles ou imaginaire... A vous de deviner. Si certains de mes textes vous plaisent, n'hésitez pas à me mettre un petit mot, celà m'incitera peut être à en écrire d'autres.

Bonne lecture.